Organisation de l’amélioration génétique en France
L’organisation de l’amélioration génétique en France est régie par la Loi sur l’Elevage. Celle-ci a été adoptée par le Sénat et l’Assemblée Nationale en décembre 1966 à Colombey-les-deux-églises (Haute-Marne). Plusieurs décrets et arrêtés ont été pris depuis, et constituent les principaux textes d’application de cette loi.
Pour répondre au mieux aux articles stipulés dans la Loi sur l’Elevage, de nombreux organismes indépendants les uns des autres et avec des rôles bien délimités ont été créés.
2 - Missions des organismes d’élevage
Commission Nationale d’Amélioration Génétique (CNAG)
Cet organisme national de réflexion et d’orientation est chargé d’émettre des propositions au Ministère de l’Agriculture et de la Pêche concernant les méthodes et les moyens d’améliorer le cheptel bovin.
Institut National de la Recherche Agronomique (INRA)
Organisme public de recherche, l’INRA est apparu en 1946. Cet institut organise et exécute toute recherche scientifique intéressant l’agriculture et les industries qui y sont liées. Son champ d’action est donc très étendu.
Le service génétique de l’INRA (SGQA : Service de Génétique Quantitative et Appliquée) a pour rôle :
- Contribuer par ses recherches dans les différents domaines de la génétique (en particulier dans l’analyse de la variabilité génétique des caractères d’intérêt économique), d’une part à optimiser les objectifs de sélection et le fonctionnement des programmes d’amélioration génétique, d’autre part à proposer des méthodes de gestion de la variabilité et des ressources génétiques.
- Contribuer au transfert des résultats de recherche en développant, en partenariat avec les organismes d’élevage concernés, les méthodologies de contrôle des performances, d’estimation de la valeur génétique des reproducteurs et d’optimisation des schémas de sélection
Institut de l’Elevage
Cet institut a pour missions :
- concevoir les protocoles techniques nécessaires au dispositif national d’identification des animaux et d’amélioration génétique (en collaboration avec l’INRA), c'est-à-dire : recueil des données, chaînes de traitement de l’information, protocoles et méthodes de sélection.
- assurer l’appui méthodologique et technique auprès des organismes d’élevage impliqués dans la mise en œuvre des protocoles d’identification ou de sélection.
- assurer la supervision et le contrôle de mise en œuvre des différents protocoles, en particulier en ce qui concerne les différents systèmes d’informations génétiques.
- évaluer les résultats de l’activité des différents acteurs du dispositif d’identification et de sélection.
- susciter et engager en collaboration avec l’INRA tous travaux d’études ou de recherches appliquées dans le but d’améliorer et d’adapter les schémas, outils et procédures d’amélioration génétiques des différentes espèces concernées.
- assurer la tenue du fichier central des mâles accédant à la monte publique, et diffuser institutionnellement les résultats des évaluations génétiques.
France UPRA Sélection
FUS regroupe 62 membres, ce qui représente 402 races réparties en 8 espèces (bovines, caprins, canins, félins, asins, équidés, ovins et porcins). La section bovine rassemble les 27 organisations raciales de l’espèce (UPRA et Herd Book dans le cas des races à très petits effectifs).
A l’origine de FUS se trouve le Comité Fédératif National des Livres Généalogiques (1947), devenu en 1959 l’UNLG (Union Nationale des Livres Généalogiques). Cet organisme, conseiller officiel des pouvoirs publics, représentait une structure unique en Europe et un outil incontournable de la maîtrise et de la valorisation des races françaises.
En 1998, l’ensemble des fédérations par espèces existantes à l’intérieur de l’UNLG fusionnent et deviennent France UPRA Sélection.
Ses missions :
- représenter l’ensemble des UPRA en siégeant dans tous les organismes d’élevage, notamment au sein de l’Institut de l’élevage, du CTIG.
- promouvoir le concept de la race et de la qualité des produits, dans une démarche filière,
- assurer un appui technique en liaison avec les Instituts Techniques,
- valider les procédures de sélection.
CRI : Centres Régionaux Informatiques
Cette fonction est assurée par les ARSOE (Associations Régionales de Services aux Organismes d’Elevage). Il existe 11 ARSOE en France qui ont en commun un comité de direction et qui ont pour missions :
- d’assurer une validation et un premier niveau de consolidation des données nécessaires à l’évaluation des reproducteurs,
- d’échanger des données avec le site national de calcul pour les évaluations (CTIG)
- de mettre à disposition les informations brutes et élaborées validées en retour auprès des organismes habilités à en disposer selon leurs missions.
CTIG : Centres National de Traitement de l’Information Génétique
Ce centre INRA se situe sur le site de Jouy en Josas (78). Il a pour rôle la gestion des données nationales qui serviront de base de travail aux chercheurs de l’INRA et de l’Institut de l’Elevage. Ceux ci pourront ensuite effectuer :
- le calcul des index de valeur génétique des reproducteurs,
- l’élaboration des statistiques nationales : les données élaborées correspondantes sont adressées pour utilisation aux divers organismes responsables : Ministère de l’agriculture, Instituts Techniques, UPRA, Unités de Sélection et éleveurs intéressés.
- la gestion de certains fichiers raciaux (les races Abondance et Pie Rouge de l’Est par exemple).
Ces deux structures, CRI et CTIG forment l’outil qu’est le SIG (Système d’Information Génétique)
Centres d’Insémination Animale, de production et de mise en place de semences
La technique de l’insémination animale permet d’une part la mise en place de schémas de sélection efficaces (choix sur la descendance et accouplements raisonnés possibles), et assure d’autre part la diffusion à grande échelle des reproducteurs sélectionnés. C’est ainsi que les premiers centres d’insémination animale mis en place ont vu progressivement leurs missions se différencier, pour pouvoir intervenir aussi bien dans la création que dans la diffusion du progrès génétique.
Ainsi, il existe aujourd’hui :
Des Centres de Production de Semences, régionaux ou inter-régionaux, qui entretiennent un dépôt de reproducteurs mâles agréés et autorisés pour l’insémination animale. Ces centres ont pour missions :
- la responsabilité technique et financière de la mise en œuvre des programmes de sélection agréés.
- la responsabilité de la production de semences, de leur cession et de leur stockage sans préjudice sanitaire.
w des Centres de Mise en Place de Semences, départementaux ou inter-départementaux, qui ont pour missions :
- assurer le service d’insémination animale pour tous les éleveurs avec des semences agréées ou autorisées. La mise en place se fait par des agents titulaires d’une licence, placés sous le contrôle technique d’un chef de centre,
- approvisionner régulièrement l’ensemble des éleveurs en semences de leur choix,
- contrôler la circulation de la semence.
Depuis 1969, les centres de mises en place de semences exercent une exclusivité de zone, et sont rattachés à un centre de production de semences donné. Cependant, les centres de mise en place de semences se doivent d’approvisionner leurs éleveurs en semences de leurs choix, que celles ci soient ou non produites par " leur " centre de production.
Cette organisation assure la plus grande diffusion du progrès génétique par la voie de l’insémination animale et garantit la qualité sanitaire des reproducteurs.
En race Salers, un seul centre est habilité à produire de la semence de taureaux Salers. Il s’agit de l’UALC (Union Auvergne Limousin Charentes). Les coopératives Celvia et Génésia sont adhérentes à l’UALC.
Etablissements de l’Elevage
Les EDE sont des organismes départementaux ou inter-départementaux. Ils sont chargés de 4 missions principales :
1 - Identification-filiation : il n’y a pas d’amélioration génétique sans indentification. Ainsi, les EDE sont responsables de l’identification des animaux de leur circonscription, ainsi que de l’enregistrement et du contrôle de filiation des sujets qui font l’objet d’un contrôle de performances.
2 - Contrôle de performances : les EDE sont chargés d’organiser le contrôle de performances. Les animaux concernés, qui font simultanément l’objet des opérations d’identification-filiation-pesée, constituent la base de sélection.
Les agents spécialisés (techniciens agrées par l’Institut de l’Elevage) dépendent soit directement de l’EDE, soit d’un syndicat de contrôle de performances avec lequel l’EDE a passé convention. Ce syndicat peut être par exemple un Bovins Croissance.
Les informations correspondant à l’identification-filiation et aux contrôles de performances sont transmises par l’EDE au réseau national informatique. En effet, l’EDE tient à jour les registres informatiques (fichier bovin départemental et fichier des élevages bovins du département). Il émet le document d’accompagnement bovin (DAB), où figurent les numéros correspondant à l’animal, qui a valeur de carte d’identité et de support de la qualification sanitaire de l’animal.
3 - Actions de développement : les EDE sont chargés des actions générales de développement en matière d’élevage. Ils coordonnent les actions dont ils n’assurent par eux-même l’éxécution. Ils établissent le programme pour l’ensemble des actions de développement intéressant la production animale dans leurs zones d’action. Ils approuvent le programme de travail des organismes chargés de ces actions, en contrôlant la réalisation et en assurant la répartition des aides fiancières attribuées par l’Etat.
4 - Recherche appliquée : les EDE mettent en œuvre des programmes de recherche appliquée et de recherche de références technico-économiques en matière d’élevage, soit pour le compte des instituts techniques, soit de manière autonome.
UPRA (Union pour la promotion et la sélection des races)
D’une façon générale, l’UPRA a un rôle d’animateur et de coordinateur au sein de la filière raciale. Elle exerce des responsabilités dans deux grands domaines : la sélection et la promotion de la race qu’elle a en charge.